<<
accueil

D'habitude, un jour qui se lève, ça fait des murmures de feuilles et des chuchotements d’eau, des notes claires et des grattements sucrés, des bruits d’écorce et des claquements de becs. D’habitude, un jour qui se lève, ça fait des ronds dans le ventre et des sautillements dans les pattes.

C'était un matin

Ill. de Pierre-Emmanuel Lyet

La Joie de lire, 2023

couverture C'était un matin

Millie la petite souris aime écrire… Sur la neige, les animaux, les plantes, mais aussi sur sa solitude et son attente, ses attentes. Celle d’un heureux bouleversement : combien seront-ils ? Cinq ? Six ? Sept ? Seront-ils brun, châtain, roux, cannelle ? Deviendront-ils astronaute, trompettiste, magicienne, funambule ? Et l’autre attente, celle de ce « fichu voyageur »…

quelques mots...

Danielle Bertrand pour Ricochet :

« Un livre débordant de tendresse, bouleversant de lumière et de poésie, une ode à la vie. »

Millie, un matin, un beau matin qui irradie, se réveille. Elle sourit dans son lit, la petite souris, jusqu’au moment où, gagnée par l’étonnant silence ambiant, elle aperçoit la neige qui tombe. Mousseuse et mutine à souhait, la souricette de Pierre-Emmanuelle Lyet rayonne dans les illustrations jaunes, rouges, oranges, et la poésie de Sylvie Neeman emporte le récit. Le lecteur sent qu’il s’agit d’un matin d’exception…
D’ailleurs, Millie est très exceptionnelle, elle aime faines et noisettes comme il se doit mais elle ouvre aussi son ordinateur, c’est ainsi dans son monde entre réel et fantaisie. Elle lit, écrit et une inquiétude perce, un vide, un manque. L’autrice ménage le suspense et on prend conscience que les images si lumineuses, pleines de la poésie de l’instant, du chant du monde saisi par Millie, sont un peu vides.
Alors l’orage ou la colère gronde. Puis Millie s’apaise et, dans le fauteuil cocon, on remarque le petit ventre rond. On entend le discours intérieur de la petite souris. L’autrice ménage petit à petit une place pour de nouveaux interlocuteurs, ceux à qui Millie parle, ceux qu’elle attend. Le lecteur intrigué cherche des indices, ce que sa mère, sa grand-mère savaient. En trois listes, couleurs, métiers, prénoms, l’autrice révèle: « Elle ferme les yeux pour essayer de les imaginer… Ses enfants. »
L’ellipse juxtapose Millie dans son lit, elle s’endort et, page suivante, « Huit jours qu’ils étaient là, tous les sept » : Millie dans son lit est entourée des souriceaux minuscules, colorés, bientôt endiablés.
L’écriture subtile, nerveuse, raconte la vitalité des petits et les thèmes de la solitude, de l’attente, reviennent en force jusqu’au moment où la porte s’ouvre…
Un livre débordant de tendresse, bouleversant de lumière et de poésie, une ode à la vie.

Aïcha Djarir dans Paris Môme :

« Un livre tendre et joyeux sur la naissance, au texte fin, ciselé, enrichi d’illustrations aux couleurs chaudes pour cet hymne à la vie. »
https://parismomes.fr/a-la-maison/cetait-un-matin/

Katia Furter dans Le Temps :

Millie la souris se satisfait de bonheurs simples qu'elle retranscrit dans des messages sur son ordinateur: la neige un matin au réveil, une tarte aux noisettes, le ruisseau gelé. Elle consigne les jours qui passent, son attente et parfois sa tristesse. A qui écrit-elle? A ceux qui viennent ou à celui qui est parti? Son ventre s'arrondit chaque jour un peu plus. Et enfin ils sont là: sept souriceaux, sept merveilles qui, de minuscules et tout mouillés, s'ouvrent et se déploient telles les tendres feuilles de l'arbre. Prise dans ce tourbillon de vie, Millie continue à écrire, le soir, sur son ordinateur. Et c'est un soir justement que l'on frappe à la porte. Ses petits agglutinés autour d'elle, elle ouvre: Milo est revenu.
On savait la langue de Sylvie Neeman douce et poétique. Ici, elle l'a polie pour en faire sept perles. Les dessins de Pierre-Emmanuel Lyet en sont l'incarnation tant il s'est imprégné du texte.

Gabriel Lucas pour La Mare aux mots :

quelques pages...
quelques fleurs...