<<
accueil

Alors voilà. Imagine la scène : le désert, une presque route, un presque magasin, et dedans un homme et un poisson. Un vrai. Pas un presque.
Et ils se regardent.

Monsieur Paul et le poisson Alfred

Illustrations de Serge Bloch

L’école des loisirs / Mouche, 2022

couverture Monsieur Paul et le poisson Alfred

Quelle chaleur ! Là, derrière la dune, c’est le magasin de Monsieur Paul. Une route, enfin… une presque route y mène. C’est un magasin de pêche. Bien sûr, au milieu du désert, ça ne marche pas bien. De toute façon, ce qu’il aime, Monsieur Paul, c’est l’idée de la pêche. Un jour, le facteur lui amène un paquet. Et ce qu’il trouve à l’intérieur est loin d’être juste une idée.

quelques mots...

Coup de cœur de La Revue des livres pour enfants n°327, novembre 2022 :

Critique de Pierre Vax, sur le site Culturopoing.com :

« Le choix des mots et des formulations de Sylvie Neeman est une pêche miraculeuse. Il y a du jeu partout, et tout crée de l’image et de la réflexion. »

Ce texte qui raconte l’histoire d’un pêcheur amoureux de l’idée de la pêche est une surprise. Monsieur Paul a installé son magasin de pêche au bout d’une presque route, dans un lieu où il n’y a pas d’eau. Il est seul, peu enclin aux amabilités de convenance, mais grand spécialiste de tout ce qui tourne autour de la pêche. L’hameçon est son dada. Il en connaît toutes les déclinaisons. Quant au leurre, il est son cheval de bataille le plus pointu. Pour tout dire, on le soupçonne même de fabriquer tous ceux qu’il vend. Le choix des mots et des formulations de Sylvie Neeman est une pêche miraculeuse. Il y a du jeu partout, et tout crée de l’image et de la réflexion. Elle plonge le lecteur dans le bain de l’écriture, dans le mouvement de sa lecture, en lui faisant quelques confidences à l’oreille : J’aime bien le mot besace. Ca fait longtemps que j’avais envie d’écrire quelque chose où le mot besace pourrait apparaître. Bref. La réception du colis par la Poste donne à penser. Un homme installé dans un lieu où la pêche est impossible, qui aime par-dessus tout l’idée de la pêche ; qui un jour reçoit d’une personne aimée un poisson vivant en cadeau, qu’il va chérir comme un trésor… n’est-on pas, là, sur les berges du fantasme sublimé ? Et de l’émerveillement du presque rien qui comble comme du presque tout ? Serge Bloch a trouvé avec ce texte chaussure à son pied. Son minimaliste singulier est un trésor d’inventivité, comme à son habitude. Sa ligne souple rencontre sans fin le motif d’un texte comme une chaussure rencontre son pied. Sylvie Neeman nous offre ici un texte aussi littéraire et philosophique, que poétique. Sa richesse malicieuse est un océan d’exploration. A peine embarque-t-on qu’on se voit aux côtés de Monsieur Paul, pêchant tout le jour mille poissons scintillants, sans canne à pêche ni mouche, jouissant de la vie pure. (PV)


Sur Opalivres :

« Ce court roman est une pépite. Son sujet plutôt décalé est déjà pétri d’humour, mais la manière dont Sylvie Neeman le raconte le rend vraiment hilarant. »

Monsieur Paul a un magasin d’articles de pêche au beau milieu du désert. Pas la moindre goutte d’eau à la ronde, alors forcément les clients sont rares. Mais Monsieur Paul ne se décourage pas car il aime beaucoup l’idée de la pêche et il est heureux, tout seul, au milieu de ses cannes, de ses leurres, de ses mouches… Un jour, le facteur lui apporte un colis… Puis un autre.  Ces colis vont changer sa vie. Ce court roman est une pépite. Son sujet plutôt décalé est déjà pétri d’humour, mais la manière dont Sylvie Neeman le raconte le rend vraiment hilarant. On a l’impression de lire un sketch tant le style oral est enlevé, alerte, et ce, sans aucune vulgarité. L’autrice se met tantôt à la place du lecteur qu’elle tutoie gentiment pour lui présenter la situation avec pédagogie, tantôt à la place du pauvre poisson qui pourrait bien mordre à l’hameçon. Et le lecteur est à son tour harponné ! Sylvie Neeman s’amuse à parodier le western : « Revenons à nos cactus. Et à notre Monsieur Paul. Je vois que tu as tout bien en tête à présent : la route, le sable, le soleil, le magasin. Oui c’est vrai que c’est exactement comme dans un western. Un western sans cowboys, sans indiens, sans chevaux, sans saloon, sans vautours, sans shérif, sans boule séchée qui traverse l’unique rue poussiéreuse d’une ville abandonnée, et sans musique d’harmonica. Mais à part ça, c’est tout pareil. »

quelques pages...
quelques fleurs...