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Le grand a tout à coup très envie de prendre le petit dans ses bras, mais il n’ose pas, il pense que le petit, en ce moment, n’en a peut-être pas vraiment envie. Il faut d’abord résoudre ce problème de grandes choses.

Quelque chose de grand

Illustrations d’Ingrid Godon

La Joie de lire, 2012

couverture Quelque chose de grand

Le petit est bien embêté : il voudrait faire quelque chose de grand. Le grand, tout doucement, va l’aider dans sa quête (parfois maladroitement, toujours avec empathie), et surtout écouter ses interrogations, ses difficultés. Il est à ses côtés, tout simplement. Et peut-être qu’une promenade en bord de mer sera l’occasion de comprendre en quoi consiste en réalité la grandeur d’un geste ?

quelques mots...

Sur Ricochet :

C'est un dialogue entre un petit et un grand comme il peut en arriver dans toutes les familles, la sensibilité et une attention rare portée à l'autre en plus.

Le petit, avec cette naïveté qui confine à la fulgurance, veut réaliser quelque chose de grand. Il ne sait pas trop pourquoi, il ne sait surtout pas quoi, mais il faut que cela se fasse maintenant. Le grand sent le désarroi et la nécessité du petit. Il le questionne, cherche à lui faire comparer ce « grand » avec des éléments connus : grand comme un éléphant ? Un phare en bord de mer ? Rien ne semble convenir ; les deux partent réfléchir en se promenant au bord de la mer. Ils ne sont pas plus avancés, « un peu quand même », estime le grand.

Et puis, juste au moment de rentrer, le petit aperçoit un poisson coincé dans un trou d'eau rocailleux. Avec difficultés mais pugnacité, il le repêche et le rend à la mer. Retour en silence du petit et du grand à la maison. Le grand rassure enfin le petit : il a sans doute fait sans le savoir quelque chose de grand, très grand...

Racontée au présent en petites phrases minimales, cette histoire équivaut au projet du petit : d'apparence anodine, elle dit tellement de choses sur la vie, l'enfance, le monde, qu'elle touche notre cœur jusqu'à le gonfler de générosité. Nous sommes dans une interrogation philosophique profonde, et c'est un minuscule petit garçon qui nous enseigne, ses propres sentiments tout emmêlés, le sens et la pureté de l'existence.

Simple spectateur, le grand (on note évidemment l'anonymat à valeur universelle) joue le rôle de la figure aidante, de l'éducateur attentif, et, plus loin, du père dont tout le monde rêverait. Sa façon patiente de laisser le petit s'exprimer est tout simplement magique, permettant de fait au jeune lecteur d'appréhender des notions complexes (la grandeur d'un acte) par l'exemple concret. Les illustrations au crayon, brouillonnes et en mouvement, juste posées à côté du texte en typographie classique, continuent de montrer cette voie d'un essentiel qui ne passe pas par les yeux. Un moment de grâce sans aucun didactisme, tout en poésie légère...

Sophie Pilaire

Dans La Revue des livres pour enfants :

Quelque chose de grand sur France Culture

En anglais, dans le New York Times

quelques pages...
quelques fleurs...
quelque part...

Traductions : Etats-Unis - Corée - Allemagne - Chili - Chine